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Rencontre de plaidoyer des autorités Palu IES 2023

Rapport de l’atelier de plaidoyer regroupant 20 participants ciblant les autorités administratives et politiques du district sanitaire de Bogodogo afin de les engager à veiller à l’effectivité des mesures en faveur de l'élimination du paludisme

Rappel du contexte et justification

 Le rapport mondial sur le paludisme, publié en décembre 2022, indique que le paludisme a coûté la vie à environ 619 000 personnes en 2021, contre 625 000 en 2020. Il y a eu quelque 247 millions de nouveaux cas de paludisme en 2021, contre 245 millions en 2020. La Région africaine de l’OMS continue d’assumer la charge la plus lourde de la maladie. Elle a représenté en 2021, environ 95 % de tous les cas de paludisme (234 millions) et 96 % de tous les décès (593 000). Près de 80 % des décès dus au paludisme dans la Région africaine concernaient des enfants de moins de cinq ans.

Au Burkina Faso, en dépit des progrès enregistrés, le paludisme demeure un problème de santé publique. Selon les données statistiques du système national d’information sanitaire, le paludisme demeure le premier motif de consultation (42,2%), d’hospitalisation (50,75%) et de décès (13,9%) dans les formations sanitaires. Ainsi notre pays a enregistré en 2022, 11 656 675 cas de paludisme avec malheureusement 4243 décès. Le paludisme sévit toute l’année, avec recrudescence saisonnière pendant la saison pluvieuse. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans payent le plus lourd tribut. Le paludisme en plus d’être un problème de santé publique est un problème de développement.

A l’instar de tout le pays, le paludisme demeure le 1er motif de consultation dans la région du centre. Selon l’annuaire statistique 2022, 1 400 565 cas de paludismes dont 451 décès ont été rapportés dans les formations sanitaires de base de la région du centre. Le district de Bogodogo quant à lui, enregistre 419 260 cas avec 11 décès liés au paludisme en 2022.

Pour soutenir les actions du gouvernement en faveur de la lutte pour l’élimination du paludisme, des organisations de la société civile se sont engagées à travers des actions mobilisation sociale, de sensibilisation et de plaidoyer.

C’est dans cette perspective que l’association IES/FEMMES en collaboration avec le SP/Palu et Speak Up Africa, joue un rôle essentiel en mettant en œuvre un plan d’action de plaidoyer, vise à mobiliser les leaders pour un engagement actif dans la lutte contre le paludisme, en renforçant la mise en œuvre des mesures de prévention dans le district sanitaire de Bogodogo.

Rappel des objectifs de la rencontre

Les objectifs poursuivis par cette rencontre étaient de :

  • Renfoncer les connaissances des autorités administratives et politiques sur l’impact du paludisme sur la santé et le développement local.
  • Présenter les mesures et stratégies actuelles de lutte contre le paludisme et leur efficacité.
  • Amener les autorités administratives et politiques à s’engager pour veiller à la mise en œuvre effective des mesures en faveur de l’élimination du paludisme dans le district sanitaire de Bogodogo
  • Faciliter la collaboration entre les autorités administratives et politiques  pour le renforcement des actions de lutte contre le paludisme.

 

Rappel des résultats attendus :

Les résultats attendus de la réalisation de l’activité étaient :

  • Une compréhension accrue de l’importance de la lutte contre le paludisme parmi les participants.
  • L’engagement des autorités administratives et politiques à soutenir activement les initiatives de lutte contre le paludisme dans le district sanitaire de BOGODOGO
  • Des discussions concrètes sur des actions spécifiques à entreprendre pour renforcer la lutte contre le paludisme dans le district sanitaire de Bogodogo

 

Déroulement de l’activité :

  • Cérémonie d’ouverture :

Le présidium était composé de du secrétaire général de la province du Kadiogo, de la représentante de Speak Up Africa et du représentant du CCM ;

La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été marquée par un mot de bienvenue de la présidente de l’association IES/FEMMES suivi du discours d’ouverture du Secrétaire Général de la province du Kadiogo, représentant Monsieur le Haut- commissaire de la province du Kadiogo.

Présidium composé de la gauche vers la droite de : la présidente de IES/FEMMES, du secrétaire général de la province du Kadiogo et du représentant du CCM Burkina

La présidente de IES/FEMMES s’est exprimée avec honneur devant les autorités, soulignant l’importance de leur présence à l’atelier de plaidoyer pour éliminer le paludisme à Bogodogo. Elle a cité Nelson Mandela pour illustrer le défi persistant du paludisme. Reconnaissant la gravité des statistiques, elle a rappelé l’impact humain derrière chaque chiffre. Cependant, elle a insufflé de l’espoir, citant Martin Luther King Jr., soulignant l’importance de la persévérance. Elle a exprimé sa gratitude pour leur engagement et a appelé à l’action collective pour façonner un avenir sans paludisme

Puis ce fut au tour du secrétaire général de la province du Kadiogo, représentant le Haut-Commissaire, qui a ouvert la rencontre en soulignant la responsabilité collective envers la santé. Il a identifié le paludisme comme un défi persistant, mettant en lumière les vies affectées derrière les statistiques. Il a appelé à l’unité des leaders administratifs, coutumiers, religieux et des médias pour mobiliser les communautés.

Dénonçant le paludisme comme un obstacle au développement, il a salué les efforts gouvernementaux tout en soulignant la nécessité d’un soutien collectif pour réussir. Il a assigné des rôles spécifiques aux autorités, aux leaders traditionnels et religieux, ainsi qu’aux médias pour sensibiliser et agir.

En soulignant les bénéfices potentiels d’un engagement collectif, il a appelé à la transformation des paroles en actions concrètes pour inverser la tendance du paludisme, protéger les familles et construire des communautés résilientes.

  • Présentation des participants :

Communications :

La première communication a été faite par le médecin chef du district sanitaire de Bogodogo et se présente comme suit :

Le Dr PAGBELGUEM, médecin-chef du district sanitaire de Bogodogo, a présenté l’épidémiologie du paludisme dans la région. Il a souligné l’ampleur du problème, notamment les statistiques de cas simples et graves ainsi que les décès, mettant en évidence l’impact sur les consultations, hospitalisations et décès, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans.

Il a discuté des mesures de lutte contre le paludisme, notamment la prévention médicamenteuse avec le Traitement Préventif Intermittent chez les femmes enceintes et la Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier chez les enfants. Il a également abordé la lutte antivectorielle, l’hygiène, et d’autres approches préventives.

Le médecin a exposé les défis tels que la couverture adéquate, l’adhésion aux traitements, et a souligné des opportunités avec l’implication de la société civile, des leaders communautaires

Communication du médecin chef du district sanitaire de Bogodogo

La deuxième communication :

Le chargé de suivi-évaluation de IES/FEMMES a présenté un plaidoyer pour mobiliser l’engagement des autorités administratives, politiques, leaders communautaires et médias dans la lutte contre le paludisme dans le district sanitaire de Bogodogo.

Il a exposé le contexte mondial du paludisme, soulignant les chiffres alarmants de décès et de nouveaux cas, en particulier en Afrique, avec une prédominance chez les enfants de moins de cinq ans. Au niveau national, malgré des progrès, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique, impactant les consultations, hospitalisations et décès.

Les enjeux du paludisme ont été abordés, mettant en évidence les dépenses massives en ressources financières et techniques, les conséquences sur le développement des enfants, le risque pour les femmes enceintes, et son lien direct avec la mortalité infantile.

Il a également présenté le rôle des autorités, soulignant les actions du gouvernement et du Secrétariat Permanent pour l’élimination du Paludisme dans le but d’éliminer cette maladie d’ici 2030. Il a insisté sur l’importance des médias et des leaders dans la sensibilisation, la diffusion d’informations précises et la mobilisation de la population.

Les attentes envers les leaders religieux, coutumiers, la société civile et les médias ont été clairement définies, notamment en termes de sensibilisation, de mobilisation, et de supervision des actions de lutte contre le paludisme.

Enfin, des attentes spécifiques ont été énoncées envers les autorités administratives et politiques pour l’application des mesures d’hygiène, l’allocation de budgets spécifiques, et la promotion d’actions communautaires régulières pour lutter contre le paludisme.

Communication du chargé de suivi-évaluation de IES/FEMMES

Ces deux présentations ont été suivies d’échanges à travers des questions-réponses, des apports et des propositions :

Les discussions :

Lors des discussions sur le paludisme dans le district sanitaire de Bogodogo, plusieurs sujets ont été soulevés. Les collectivités locales ont été interpellées pour décentraliser les budgets et agir plus efficacement. Des problèmes de vulgarisation des textes et des actions réactives ont été notés, soulignant des budgets insuffisants pour le curage des caniveaux et les formations sanitaires au niveau des collectivités. L’idée d’impliquer les collectivités dans les journées nationales de lutte contre le paludisme a été avancée, tout comme la nécessité d’accroître la visibilité du service de lutte contre le paludisme (SP Palu).

Dans le même temps, les intervenants ont suggéré d’étendre la sensibilisation, en commençant un mois avant la saison des pluies, et de créer un collectif d’élus locaux contre le paludisme. La recommandation d’allouer des ressources spécifiques aux collectivités pour lutter contre le paludisme a été évoquée auprès du MSHP (Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique)

Les échanges ont également abordé des questions plus ciblées telles que la nécessité d’administrer le traitement préventif jusqu’à 15 ans, d’étendre la distribution des médicaments préventifs à d’autres groupes d’âge et d’informer sur le vaccin R21. Les préoccupations concernant les effets secondaires des médicaments préventifs chez les femmes enceintes et les enfants ont été partagées.

Le médecin chef du district sanitaire de Bogodogo a salué ces discussions, mettant en avant l’importance des actions individuelles et des consignes pour la CPS. Il a souligné l’invitation faite aux PDS pour des présentations spécifiques sur le paludisme, la nécessité de campagnes de sensibilisation plus précoce malgré les contraintes financières et l’importance de signaler les refus pour des interventions ciblées. Il a également mis en avant l’initiative “One Health”, impliquant divers secteurs, ainsi que la nécessité de collaborer pour gérer les déchets et vulgariser les sanctions.

  • Engagements et prochaines étapes :

A l’issu des échanges et discussions, toutes les autorités administratives ont décidé de s’engager pour veiller à la mise en œuvre effective des mesures en faveur de l’élimination du paludisme dans le district sanitaire de Bogodogo et à vulgariser les textes et loi sur l’hygiène et assainissement du cadre de vie.  Ces engagements ont été matérialisés par la prise de photo.

Photos d’engagement des autorités administratives du district sanitaire de Bogodogo

A la suite des engagements, les prochaines étapes ont été annoncées, à savoir : les sorties de suivi pour vérifier la concrétisation des engagements pris notamment.

  • Clôture :

La session s’est conclue avec les mots du représentant du CCM (Country Coordinating Mechanism), l’organe coordonnateur des subventions du Fonds Mondial dédiées à la lutte contre la tuberculose, le VIH/Sida et le paludisme. Il a exprimé sa gratitude envers tous les participants pour leur engagement dans la lutte contre cette maladie, des enjeux cruciaux de santé publique dans notre pays. Il a ainsi officiellement clôturé les travaux de l’atelier de plaidoyer